Ils étaient frappés par son enseignement, car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les autres. » Marc 1, 21-22
Peut-être se le dit-on chaque début de janvier ? Mais voici une année qui a commencé de bien curieuse façon ! La pandémie explose, le Royaume-Uni s’éloigne de l’Europe, les USA s’enflamment et leur président déraille, sans compter les catastrophes « ordinaires ». Plus que jamais, nous sommes à l’écoute de la parole de ceux qui gouvernent, de ceux qui savent. Et nous nous perdons dans des décisions contradictoires, dans un fatras d’opinions et de théories, dont beaucoup sont pour le moins farfelues ou complotistes, quand ce n’est pas purement stupides….
Je relisais le début de l’évangile de Marc, et j’ai été frappée de voir que, dès le début du ministère de Jésus, ses contemporains sont étonnés par sa façon de s’exprimer, sans doute plus encore que par ses miracles, pourtant stupéfiants. Jésus ne parle pas comme les scribes ou les prêtres, son propos est modeste ; pas de citations à tour de bras, pas de démonstrations savantes. Marc insiste sur l’autorité dont Jésus fait preuve dans son enseignement. Pas sur son charisme, comme celui d’un gourou, pas sur un discours envoûtant, comme celui d’un dictateur. Son autorité. Curieux terme car, si on regarde bien le texte, jamais Jésus ne commande. Non, sa façon de s’adresser aux gens est de les prendre à partie, en retournant vers eux les questions posées, pour les obliger de fait à réfléchir à leur comportement.
L’autorité de Jésus vient de ce qu’Il prend la Parole comme vivante, qu’Il la vit, et qu’Il propose à la foule de la vivre aussi, avec Lui. Il s’adresse à des gens simples le plus souvent ; ils ne comprennent pas toujours -scribes et prêtres, eux, ne veulent pas – mais ils ressentent sa sincérité, et c’est ce qui leur donne envie d’essayer de le suivre en vérité. C’est un élan spontané qui les pousse. Une envie de bien faire, de faire le bien. Une joie de partager avec les autres, avec Jésus.
Il est souvent difficile aujourd’hui de discerner, au milieu de tous les discours, celui qui parle vrai. Il peut être bon, alors, de prendre le temps de s’arrêter pour réfléchir et trouver, en conscience, la réponse la plus juste, à la lumière de la parole de Jésus. Quelle décision, quelle attitude, me permettra, au mieux, de le suivre ?
Claudine Tétrel, prédicatrice laïque