Le confinement strict qui nous a été imposé pendant deux mois est terminé. Nous pouvons de nouveau sortir librement de chez nous, sans avoir à remplir d’attestation, et certains ont repris le chemin du travail ou de l’école.
Les célébrations religieuses ne sont pas encore autorisées, et au moment d’écrire ces lignes nous ne savons pas encore à partir de quand elles le seront. Dans tous les cas, quand nous pourrons à nouveau célébrer des cultes, ce sera dans de très strictes conditions sanitaires et sans que tous ceux et celles qui le souhaiteraient ne puissent y participer.
C’est pourquoi, des mini-cultes en vidéo vous seront proposés pour le jeudi de l’Ascension et le dimanche de Pentecôte (à retrouver ci-dessous). Nous vous proposons aussi de vivre le parcours de méditation proposé ici autour de ces deux fêtes.
Pour les enfants, voici les récits de l’Ascension et de Pentecôte racontés et illustrés :
Ce parcours peut se vivre en une fois, ou en plusieurs moments. Il peut se vivre seul ou en famille. Nous vous invitons à prendre le temps, avant de vous y plonger, de vous installer de manière à être disponibles à la méditation : en allumant si vous le souhaitez une bougie, en prenant une Bible ou l’annexe 1 contenant les textes bibliques, en vous installant dans votre jardin, sur votre balcon ou près d’une fenêtre à travers laquelle vous pourrez apercevoir ce ciel que nous allons scruter tout au long de ce parcours.
Il vous faudra aussi un peu de matériel : du papier, des ciseaux, de quoi écrire, dessiner, coller… A la fin de ce parcours, nous vous proposerons de réaliser un mobile à partir de différents éléments que vous pourrez préparer au fur et à mesure du parcours. Pour ce faire, vous trouverez ici un mode d’emploi.
Après avoir vécu ce temps de méditation, vous pourrez nous envoyer une photo de votre mobile pour que nous puissions la partager sur le site internet et la page Facebook de la paroisse (de manière anonyme). Merci d’envoyer les photos à Marion Heyl soit par courriel (marionheyl@laposte.net) soit par SMS (06 74 64 38 75).
Marion Heyl et Emmanuel Rouanet
Le jeudi de l’Ascension
« Pourquoi restez-vous là à scruter le ciel ? ».
Cette question, elle est posée par deux anges, deux messagers de Dieu, aux disciples qui viennent d’assister à l’ascension de Jésus. C’est cette question qui sera le fil rouge de notre parcours de méditation.
Nous vous invitons donc à lire ce passage dans le livre des Actes au chapitre 1, les versets 1 à 11.
Vous pouvez aussi visionner le mini-culte vidéo qui sera disponible ici à partir du jeudi de l’Ascension.
Pendant deux mois, nous sommes restés chez nous. Certains dans une grande maison avec jardin, d’autres dans d’insuffisants mètres carrés à partager. Sans doute dans des proportions différentes, nous avons pourtant tous ressenti cette privation de liberté, ce manque d’air.
Nous nous sommes peut-être surpris parfois à regarder le ciel et ce beau soleil qui nous narguait depuis l’autre côté de la fenêtre, à nous évader par la pensée dans les nuages, à chercher dans l’immensité de la voûte céleste un échappatoire aux difficultés que nous traversions, à lever les yeux au ciel pour dire à Dieu notre reconnaissance ou notre colère, à nous demander pourquoi le ciel est en train de nous tomber sur la tête ou à espérer au contraire que quelque chose de bon en tomberait, à remuer ciel et terre pour trouver un masque et du gel hydroalcoolique pour nos rares sorties, à lever les yeux au ciel agacés par la solitude ou la cohabitation forcée, à rêver à d’autres cieux…
Le ciel est lieu de tant de projections, de tant d’attentes : les expressions courantes nous le démontrent ! Dans la Bible aussi, il occupe une place de choix. Il est le lieu où Dieu habite (voir par exemple Psaume 33,13), le lieu que les hommes ont cherché à atteindre en construisant une tour (Babel, en Genèse 11), le lieu vers lequel Jésus lui-même se tourne quand il prie le Père (voir par exemple Jean 17,1).
Mais au fait, que voyons-nous quand nous regardons le ciel ?
Pour commencer ce parcours, nous vous proposons de vous poser cette question.
Qu’est-ce qu’il y a à voir dans le ciel ? Qu’est-ce qui l’habite, qu’est-ce qui s’y trouve, qu’est-ce qui en tombe ou y monte ? Prenez le temps de lever la tête, de regarder, de vous demander ce que vous voyez quand vous regardez le ciel. Vous pouvez noter vos idées : elles nous serviront plus tard pour la réalisation du mobile.
Du jeudi de l’Ascension au dimanche de Pentecôte
> Dans le ciel… nous cherchons des traces de notre passé
De tous temps, les hommes ont scruté le ciel pour y chercher des réponses à leur questions. D’où venons-nous ? De quoi l’univers est-il fait ? Aujourd’hui, en étudiant les astres et les étoiles, les physiciens cherchent à comprendre l’origine du monde, là d’où nous venons, comment tout à commencé : en regardant au loin dans l’espace, on regarde aussi au loin dans le temps. Petit à petit, nous nous rapprochons de la connaissance de l’origine. Pourrons-nous un jour remonter le temps jusqu’à en saisir le commencement ?
Dans le Midrach, les rabbins s’interrogent : « pourquoi le monde fut-il créé avec la lettre beth1 ? ». Pour nous rappeler, répondent-il, que nous ne pouvons interroger et scruter le monde qu’à partir de la création, mais que ce qui est avant est hors de notre portée. C’est quand Dieu créé, c’est quand il met en mouvement que la vie commence et c’est par amour que Dieu a créé le monde.
Quels sont les commencements de ma vie ?
Est-ce que je me souviens d’un jour où quelque chose de spécial, quelque chose de beau m’est arrivé, quelque chose qui a changé ma vie, qui a été fondateur ?
Vous pouvez maitenant dessiner une « forme » représentant cette quête du passé dans le ciel (sur environ un quart de page A4) et en découper le contour. Cette forme peut être prise dans la liste de ce que vous voyez quand vous regardez le ciel (par exemple : une étoile, une planète…). Cette forme sera le premier élément du mobile. Vous pouvez y partager ce que vous souhaitez de votre méditation (un mot, une phrase, un verset, un dessin, une couleur…).
Nous vous invitons maintenant à lire le Psaume 8.
> Dans le ciel… nous cherchons des signes de notre avenir
Nous attendons du ciel qu’il nous dise de quoi demain sera fait : c’est le principe même de la météo ! A partir de ce que nous savons aujourd’hui du temps qu’il fera demain, les sociétés organisent leurs cycles agricoles, mais aussi, et de plus en plus, leur survie : se barricader quand une tempête approche, évacuer les populations en cas de risque de raz-de-marée, détecter les pics de pollution et réguler la circulation en fonction… Ainsi, la connaissance supposée de l’à-venir détermine en partie notre comportement aujourd’hui.
Dans la foi chrétienne, c’est ce que nous appelons l’espérance et cette espérance est déterminée par la confiance que nous avons dans le fait que « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu » (Romains 8) : tout comme le commencement est déterminé par l’amour de Dieu, la fin est elle aussi déterminée par cet amour.
Savoir que demain nous est offert, que l’avenir, même incertain, se vivra sous le signe de l’amour de Dieu, nous permet de vivre pleinement l’aujourd’hui de nos vies.
« La foi, c’est la réalité de ce qu’on espère, l’attestation de choses qu’on ne voit pas » (Hébreux 11,1).
Quelles sont les convictions sur lesquelles je peux m’appuyer pour vivre, quelles sont les choses dont je suis sûr(e) et qui me portent ?
Vous pouvez maitenant dessiner une « forme » représentant cette quête de l’avenir dans le ciel (sur environ un quart de page A4) et en découper le contour. Cette forme peut être prise dans la liste de ce que vous voyez quand vous regardez le ciel (par exemple : un nuage, une feuille, une goutte d’eau, le soleil…). Cette forme sera le deuxième élément du mobile. Vous pouvez y partager ce que vous souhaitez de votre méditation (un mot, une phrase, un verset, un dessin, une couleur…).
Nous vous invitons à lire dans le livre de l’Apocalypse au chapitre 21 les versets 1 à 7.
> Dans le ciel… nous cherchons à fuir notre quotidien
Le ciel est le lieu de nos rêveries, le lieu vers lequel nous nous tournons pour échapper un peu à la réalité, le lieu dans lequel nous nous évadons. L’immensité du ciel nous permet de nous ouvrir à l’infini et de prendre de la hauteur par rapport au quotidien dans lequel nous sommes parfois empêtré.
Mais veillons à ce que ces échappées restent des échappées ! Le risque à trop regarder le ciel est qu’il devienne le lieu de nos projections les plus fantaisistes : aujourd’hui, cela se traduit pour certains par la recherche d’une autre planète où l’humanité pourrait s’établir si la terre qui nous a été donnée n’était plus viable.
En réalité, Dieu est présent avec nous là où nous sommes. Nul besoin de le chercher au ciel ou sous d’autres cieux : il est avec nous à chaque instant. Ainsi, nos échappées vers le ciel n’ont de sens que si elles nous permettent de revenir sur terre : c’est là que la promesse de Dieu s’accomplit pour nous. là où je suis, c’est là que Dieu se trouve, c’est là que je suis appelé à vivre.
Vous pouvez lire au Psaume 139 les versets 1 à 12.
Et moi, qu’est-ce que j’essaie de fuir ? Est-ce qu’il y a quelque chose dans ma vie que j’aimerais fuir parce que ça me fait peur, parce que c’est difficile ?
Quels sont les lieux, les activités, les pensées dans lesquels je peux alors me réfugier, dans lesquels je me sens bien ?
Vous pouvez maitenant dessiner une « forme » représentant cette fuite dans le ciel (sur environ un quart de page A4) et en découper le contour. Cette forme peut être prise dans la liste de ce que vous voyez quand vous regardez le ciel (par exemple : une fusée, un avion…). Cette forme sera le troisième élément du mobile. Vous pouvez y partager ce que vous souhaitez de votre méditation (un mot, une phrase, un verset, un dessin, une couleur…).
> Dans le ciel… nous cherchons le secours
Si parfois nous nous échappons en regardant le ciel, d’autres fois nous le regardons comme si de lui pouvaient nous venir secours et solutions. C’est l’attitude du psalmiste qui lève les yeux vers les montagnes en se demandant d’où lui viendra le secours (Psaume 121).
Pourtant, c’est sur terre que Dieu a choisi de rejoindre l’humanité et c’est en Jésus-Christ qu’Il nous a déjà sauvés, en lui qui est né d’une femme, qui a vécu avec et parmi les humains, qui a connu les joies et les souffrances de ce monde.
Ainsi, ciel et terre sont liés et si le secours me vient de Dieu, c’est sur terre qu’il m’est offert. Cette expérience, c’est celle faite par Jacob alors qu’il est en chemin vers Harrân, une expérience qui lui permet de reprendre confiant la route et de se tourner vers cette terre où la promesse de Dieu s’accomplit.
Vous pouvez lire ce récit en Genèse 28, 10 à 22
Comment je reçois pour moi cette promesse que Dieu a faite à Jacob : « Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai vers cette terre ; car je ne t’abandonnerai pas, jusqu’à ce que j’aie fait ce que je t’ai dit » (Genèse 28,15) ?
Vous pouvez maitenant dessiner une « forme » représentant cette recherche de secours dans le ciel (sur environ un quart de page A4) et en découper le contour. Cette forme peut être prise dans la liste de ce que vous voyez quand vous regardez le ciel (par exemple : une colombe, le soleil…). Cette forme sera le quatrième élément du mobile. Vous pouvez y partager ce que vous souhaitez de votre méditation (un mot, une phrase, un verset, un dessin, une couleur…).
Proposition de prière
Charles Singer, Le livre des fêtes, Editions du Signe, Strasbourg, 2001
Sur la terre, nous fixons nos yeux pour te chercher, Seigneur.
Sur la terre où explosent les guerres, où germe la bonté,
où la faim tue les humains, où fleurit la bienveillance ;
Sur la terre où la haine pourchasse les étrangers, où se lève la fraternité,
où la souffrance se niche dans les esprits et les corps, où se déploie la douceur ;
Sur la terre où l’injustice étale ses privilèges, où l’argent manque toujours aux mêmes,
où progressent la justice et la droiture ;
Sur la terre où la nuit et le jour se mélangent ;
Sur notre terre où le bien et le mal avancent côte à côte, tu te tiens notre Seigneur ;
Sur notre terre nous te trouvons, Fils de Dieu,
invisible mais présent avec nous fils et filles de la terre.
Le dimanche de Pentecôte
Nous vous invitons à lire dans le livre des Actes au chapitre 2 les versets 1 à 11.
Vous pouvez aussi visionner le mini-culte vidéo qui sera disponible ici à partir du dimanche de Pentecôte.
Avant de s’élever le jour de l’Ascension, Jésus a laissé à ses disciples une promesse : « vous recevrez de la puissance quand l’Esprit saint viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1,8).
Ce jour est arrivé, et voilà qu’en effet les disciples deviennent témoins pour tous ceux qui étaient alors réunis à Jérusalem et qui venaient des quatre coins du monde connu : ils n’ont pas eu à se déplacer pour être témoins jusqu’aux extrémités de la terre, ces extrémités de la terre sont venues jusqu’à eux.
Dans la situation que nous sommes en train de vivre, beaucoup de choses semblent en train de changer et il y aura sans doute des espaces à habiter de manière nouvelle, de nouvelles extrémités de la terre où il sera important de faire entendre la Bonne Nouvelle.
Soyons confiants : la puissance de nous engager dans ces lieux nous est donnée à nous aussi et l’Esprit saint nous donnera les mots pour partager avec justesse cette Bonne Nouvelle. Nous pouvons désormais détourner nos yeux du ciel, et regarder la terre que nous habitons : c’est là que nous sommes attendus !
Dans sa lettre aux Galates, Paul décrit justement ce que permet l’Esprit, le fruit qu’il produit : « amour, joie, paix, patience, bonté, douceur, maîtrise de soi ».
Pour vous en souvenir, nous vous invitons à noter ses fruits de l’Esprit sur une flamme que vous aurez préalablement dessinée : ce sera le dernier élément du mobile.
Vous avez maintenant tous les éléments pour construire votre mobile de Pentecôte ! Vous trouverez comment faire ici.
Télécharger ici l’ensemble du parcours spirituel
Télécharger ici les textes bibliques proposés
Télécharger ici le mode d’emploi du mobile à réaliser